ARCHIVE / Exposition / Paysages, Intervalles et Pauses / 9 mai-3 juin / Beyrouth

Paysages, Intervalles et Pauses

Une exposition pour repenser l’expression linguistique, dans l’intime et le créatif, au delà de frontières institutionnelles

9 mai au 3 juin 2016, Galerie de l’Institut Français de Beyrouth

L’exposition Paysages, Intervalles et Pauses, de Simona Da Pozzo trace la richesse des images, relations, histoires et mots apparus au cours d’entretiens réalisés à Beyrouth. À travers une analyse et un regard anthropologique, Tabadol a accompagné les questionnements proposés par Glocary et la démarche mise en place.

Dans le cadre de l’exposition à l’institut Français de Beyrouth, l’artiste présente Paysages, intervalles et pauses sous la forme d’une installation où les entretiens se complètent les uns avec les autres. Ils esquissent un paysage : un portrait sensible d’un lieu composé d’une hétérogénéité mêlant plusieurs langues, comme une impertinence à une normalité linguistique instituée.

Nada (extrait d’entretien): « parce que nous quand on dit « tante » au Liban, ça devient arabe. Le mot en fait est français, peut-être: je ne sais…  mais l’important c’est que tante au Liban ça devient libanais. Ce n’est pas le libanais littéraire, ce n’est pas l’arabe classique, mais ça devient une langue parlée … libanaise. Mais même ceux qui ne connaissent pas du tout le français, utilisent « tante ». »

Isabelle (extrait d’entretien): « Ouiiiii, c’est ça… Aouou come un hurlement …aouou …c’était lié à son prénom en fait, au prénom de Akeue… son nom de famille c’est Akeue, akeue , akeue, eoue, eouou, aouou, c’est devenu comme ça autre chose, crier son nom pour le plaisir de se voir…. Oui ! Aouou est lié à comment c’est évolué notre relation… ».

L’oeuvre enchaine les entrevues comme une transcription rendant visible la durée de la rencontre, comme une partition musicale des échanges, comme le temps de l’émersion d’un mot, des idées. Ce travail de réflexion sur le texte comme carte temporelle et repère émotionnel est le résultat de la collaboration entre l’artiste et la graphiste Cecilia Di Gaddo. L’installation est complétée par une bande sonore originale. Da Pozzo a extrapolé toutes les pauses et les silences pour en faire la atière de création pour les deux musiciens Slon et Made to Measure. Leur intervention est une interprétation musicale du temps d’émersion de la parole. Au cours de la première semaine d’exposition, un Petit bureau des mots implique les visiteurs et visiteuses dans une démarche de découverte et d’adoption des 70 mots qui font partie du glossaire de Glocary.